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conseils. Le premier était le grand chancelier Pao-tching, gouverneur de Khaï-fong-fou ; le second était Ti-thsing, le commandant en chef des armées impériales, celui qui subjugua le royaume de Hia, situé à l’ouest de la Chine. Jîn-tsong régna quarante-deux ans et changea plusieurs fois le nom des années de son règne. Depuis la première année Thien-ching (l’an 1023 après J.-C.), où il monta sur le trône, jusqu’à la neuvième année de la même période, la récolte des céréales fut abondante ; les hommes du peuple se livraient à leurs travaux avec joie. Sur les routes, il n’y avait pas de voleurs (littéralement : on ne ramassait pas les objet perdus) ; la nuit, on ne fermait pas ses portes[1].

… Qui eût dit que l’excès de la joie amènerait la tristesse ? Dans le printemps de la troisième année Kia-yeou (l’an 1058), une maladie pestilentielle ravagea l’empire. Du Kiang-nan aux deux capitales, ce fléau terrible se répandit partout. Dans chaque province, dans chaque département, les rapports des autorités se succédaient les uns aux autres comme des flocons de neige[2]. On raconte même que, dans la capitale de l’Est (Tong-king) et dans ses faubourgs, la mortalité fut si grande, que l’épidémie enleva plus de la moitié de la population et des troupes. Le gouverneur de Khaï-fong-fou, Pao-tching, publiait

  1. 路不拾遺。戶不夜閉。
  2. 雪片也似申奏将來。