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si-chouï-hou « il suivit la rive occidentale du fleuve » [1] ; c’est une allusion au voyage précipité de cet ancien prince, dont parle le Chi-king, de Tan-fou, qui se sauva avec une grande partie de ses sujets, pour échapper à une incursion des Tartares occidentaux ; or, pour comprendre l’allusion, il faut savoir que le Chom-hou-tchouen offre l’histoire d’une guerre sociale qui affligea l’empire, sur la fin de la dynastie des Song, mais une histoire mise en roman, et si plaisamment écrite, que les Chinois regardent encore aujourd’hui le Chouï-hou-tchouen comme le plus divertissant de tous les livres. Il faut savoir en outre que dans une pareille histoire, comme on peut s’y attendre, on rencontre à chaque moment d’infortunés personnages qui prennent la fuite, qui émigrent, comme Tan-fou, non pour échapper à une incursion de Tartares, mais aux mauvais traitements des insurgés. Voilà tout le mystère ; les Chinois attachent de l’importance à ces bagatelles, qui n’en ont pas du tout pour les Européens.

Le Chouï-hou-tchouen est une composition qui échappe à toute analyse. Le lecteur jugera de la variété des tableaux et de la multiplicité des épisodes par la table des matières que je vais présenter. Il y a peut-être dans ce roman une trop grande multitude d’aventures ; mais comme l’intérêt se concentre sur quelques personnages, l’attention n’est point fatiguée.

  1. Dans quelques éditions, le roman est intitulé : Si-chouï-hou-tchouen.