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diffus que les textes modernes, représente le style moyen, sévère, soutenu, qui convient à l’histoire. S’il était permis de hasarder une comparaison, on pourrait dire que l’auteur du San-koue-tchi ressemble par sa diction aux écrivains français de la première moitié du XVIIe siècle, en ce sens surtout qu’il incline vers les formes anciennes. » Cette comparaison est fort juste ; j’ajouterai que le style moderne, plus abondant, plus coulant, plus périodique, mieux pourvu de liaisons grammaticales, convient parfaitement aux romans de mœurs ; il est approprié aux situations paisibles. Dans un ouvrage comme le Sankoue-tchi, dont le sujet est l’histoire d’une grande guerre, où les batailles tiennent naturellement beaucoup de place, le style moderne ne répond pas aussi bien que le style intermédiaire aux mouvements brusques et rapides que demande le récit des combats. De là vient que toutes les versions du San-koue-tchi sont inférieures à l’original. La première traduction du San-koue-tchi en style moderne ne remonte pas au delà des Thsing ; ce fut l’an 1644, sous le règne de l’empereur Chun-ti, qu’un spirituel écrivain, appelé Kin-ching-than, mit le roman de Lo-kouan-tchong à la portée de tous les lecteurs. Sa version est très-estimée.

Après le San-koue-tchi de Lo-kouan-tchong vient le Choui-hou-tchouen de Chi-naï-ngan.

Le Chouï-hou-tchoaen 水滸傳, ou « l’Histoire des rivages », est un roman célèbre, où figurent plus