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tcheou, qui vivait sous la dynastie des Thsin, dans le IVe siècle de notre ère. Son ouvrage subsiste encore tel qu’il a été originairement publié. On en trouve une notice dans le Catalogue abrégé de la bibliothèque impériale de Peking, IIe classe 史部 « Histoire », 1re section 正史類 « Histoire officielle ». Vers la fin de la dynastie des Song, c’est-à-dire huit cents ans après T’chin-cheou, un autre écrivain, du nom de P’eï-song, publia le texte de cet ouvrage ancien, avec un long commentaire mêlé de merveilleux, de légendes et d’aventures fabuleuses. Sous la dynastie des Youên, un auteur anonyme composa l’ouvrage intitulé : San-koue~tchi-pien-ou « Erreurs contenues dans le San-koue-tchi, ou l’Histoire des trois royaumes, de P’eï-song », ouvrage qui fournit à Lo-kouan-tchong le sujet du roman Sankoue-tchi.

Ainsi l’Histoire des trois royaumes de T’chin-cheou et le commentaire de Peï-song furent les sources principales où Lo-kouan-tchong puisa le fonds de son roman. Si on pouvait lire T’chin-cheou et P’eïsong, on jugerait avec connaissance de cause ; on verrait comment Lo-kouan-tchong a travaillé ce fonds. J’ignore ce qu’il a tiré de l’histoire du premier et des légendes fabuleuses du second ; mais ce qu’il y a de certain, c’est qu’il a su attacher et émouvoir. Je crois que l’intéressant épisode de Tiao-tchan est de son invention. « Le San-koue-tchi, dit M. Théodore Pavie, moins concis que les ouvrages anciens, moins