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le sujet est pris dans l’histoire d’une guerre civile qui dura près d’un siècle, depuis l’an 168 jusqu’à l’an 265 de notre ère. M. Théodore Pavie a mis en français les trois premiers livres de cette grande épopée 大奇書. Sa traduction, publiée en 1841, sous les auspices d’un homme illustre[1], se fait lire avec intérêt et ne mérite que des éloges. Scrupuleusement exacte, souvent élégante, elle paraît quelquefois un peu rude, parce qu’elle est trop fidèle. M. Pavie, qui a pourtant une excellente plume, modifie très-peu les images de son texte et l’on dirait qu’il a moins travaillé pour le public que pour les étudiants. Ce n’est pas un reproche, on le comprendra, que je lui adresse, car je l’en félicite. Quand il s’agit d’une langue savante extrêmement difficile, la traduction littérale n’est jamais un système vicieux. M. Théodore Pavie a lu le San-koue-tchi depuis le commencement jusqu’à la fin ; il a cherché à saisir la physionomie des principaux personnages ; puis, pénétré de son sujet et jetant de côté tous les détails de cet immense ouvrage, il en présente l’analyse dans la seconde partie de son introduction. Cette analyse est faite avec une grande habileté.

On regrettera peut-être que M. Théodore Pavie n’ait pas transmis au lecteur quelques notions bibliographiques sur cette vaste et célèbre composition. Le premier auteur du San-koue-tchi « Histoire des trois royaumes » fut un écrivain, appelé T’chin-

  1. M. Villemain.