MÉMOIRE
par M. Caussin de Perceval.
On sait que les noms des mois dont se compose l’année lunaire des musulmans et qui sont, mouharrem, safar, rabi 1er, rabi 2e djoumâda 1er, djoumâda 2e, redjeb, chabân, ramadhân, chewwâl, dhoulcada et dhoulhidja, ont été en usage, longtemps avant l’islamisme, chez les Arabes païens. On croit qu’ils avaient été adoptés du temps de Kilâb, fils de Mourra[1], l’un des ancêtres de Mahomet, c’est-à-dire un peu plus de deux siècles avant l’hégire.
On sait, en outre, que les Arabes païens considéraient comme sacrés quatre de ces mois, savoir : le premier, mouharrem ; le septième, redjeb ; le onzième, dhoulcada ; et le douzième, dhoulhidja, durant lesquels il était défendu de combattre et de commettre aucun acte quelconque d’hostilité. C’était une espèce de trêve de Dieu, sagement instituée chez un peuple avide de guerre, de pillage et de vengeance. Elle contribuait à empêcher les diverses tribus de s’entre-détruire, et donnait au commerce quelques moments fixes de sécurité.
Les noms de ces quatre mois sacrés indiquaient
- ↑ Massoudi, cité par Golius, Not. in Alferg. pag. 4.