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JOURNAL ASIATIQUE.

pereur, et des envoyés ne cessèrent d’en apporter. Pendant l’hiver de la huitième année (975), le fils du roi du Yin-tou oriental, nommé Yang-kie-chouë-lo, vint à la cour apporter un tribut.

Le roi du Royaume de la loi dans l’Inde[1] étant venu à mourir, son fils aîné lui succéda dans sa dignité. Tous ses autres fils sortirent de leur patrie et se firent prêtres bouddhiques ; ils ne retournèrent pas habiter dans leur royaume natal. Il y eut un des fils de ce roi indien, nommé Man-tchou-chi-li[2], qui vint dans le royaume du milieu comme prêtre bouddhique. L’empereur Taï-tsou ordonna de lui donner un appartement dans le palais des ministres d’état, de le bien traiter pendant tout le temps qu’il resterait dans la capitale, et de lui fournir tout ce qu’il pourrait désirer. Les richesses abondaient dans sa demeure ; tous les autres prêtres bouddhiques le prirent en haine jalouse, et lui, ne pouvant s’exprimer facilement dans la langue des Thang[3] (la langue chinoise), pour repousser des accusations mensongères qui avaient été portées contre lui près de l’empereur, chercha à retourner dans son pays natal. Cette permission lui fut accordée par l’empereur qui publia une proclamation à ce sujet. Man-tchou-chi-li

  1. 天竺之法國王 Thian tchu tchi fa kouë wang. C’est vraisemblablement le royaume de Magadha qui est désigné.
  2. Man-tchou-chi-li est une transcription très-exacte du mot sanskrit मञ्जुश्री mandjous’rî, terme qui désigne un saint bouddhique.
  3. 不解唐言 Pou-kiaï-thang-yan.