ces paroles : « Malheur à celui contre qui s’irrite le roi des quadrupèdes ! il va venir ici avec ses petits ; agis en conséquence. » Ainsi sommé par le chacal, l’animal carnassier fit un grand saut et décampa.
Survient encore l’ichneumon. Voici, ô grand prince ! ce que lui dit le chacal : « Ceux qui ont compté sur leurs forces ont été vaincus, et sont partis ; pour toi, accepte un combat singulier ; puis mange la chair à ta guise. — Puisque tu as vaincu des héros comme le tigre, le loup, même la maligne souris, ta seigneurie l’emporte en vaillance : je ne puis donc lutter avec elle. » Ainsi dit l’ichneumon, puis il se retira.
Débarrassé de tous ses compagnons, ajoute le ministre Canica, le chacal, ne se tenant plus de joie, put manger seul la gazelle : ce fut le prix de son adresse.
C’est par de semblables moyens qu’un roi pourrait facilement accroître sa puissance, écartant l’homme timide par la crainte, le héros par de flatteuses prières, l’homme cupide par de riches présents, comme le faible par la violence.
Après ce court, mais curieux épisode, on lit dans l’Anthologie un fragment d’un des Pourânas, contenant les aventures du solitaire Kandou ; narration piquante, d’une simplicité antique, d’une douce fraîcheur, et qu’avaient déjà fait connaître dans une traduction, Chézy à la France, et l’illustre G. de Schlegel à l’Allemagne. Après un extrait du poëme didactique de Calîdâsa sur les saisons, vient une comédie en deux actes : l’Arrivée d’un filou. Le livre est terminé par quelques hymnes tirées du Rig-Véda, comme spécimen des plus anciens monuments de la langue sanscrite.
Tous ceux qui s’intéressent aux progrès des études orientales auront la plus grande reconnaissance pour le célèbre indianiste qui, en faveur de ceux qui entrent dans la carrière, a fait trêve quelques instants à ses importantes recherches. On sait avec quel empressement M. Lassen a fait connaître, dans les dernières années, de nouveaux textes