Page:Journal asiatique, série 3, tome 7-8.djvu/190

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

182 JOURNAL ASIATIQUE

et qui ne se trouvent ni chez les Bouriats, ni chez les Mongols. Mon but actuel est de parvenir à juger, d’après les annales, les mémoires historiques, et en général, d’après les compositions originales, dans quel état se trouve la littérature nationale des tribus mongoles. Je voudrais pouvoir profiter de ces trésors littéraires en publiant l’histoire de la littérature de ces peuples, et mon Dictionnaire mongol en U vol. qui va paraître incessamment. Mais revenons à la bibliographie mongole dont vous me parlez dans votre lettre. Malgré tous mes efforts, je n’ai pu me procurer que fort peu d’ouvrages bouddhiques en langue sanskrite, quoique anciennement ils aient été réimprimés à Pékin, à l’usage des Lamas. C’est en vain que j’ai tâché de découvrir quelques livres sanskrits chez nos Bouriats : ils n’en ont point, personne ne sachant en faire usage. Ils font en général beaucoup plus de cas des traductions thibétaines de livres sacrés, destinés au culte religieux et à la médecine. Cependant j’ai été bien heureux de faire l’acquisition de quelques dictionnaires sanskrits en manuscrit avec une traduction thibétaine, comme ceux de Ieghi dandja et Nakdoun tarbo, et un troisième sans titre. Ils sont tous fort curieux pour ceux qui étudient le bouddhisme des livres mongols, dans lesquels on rencontre beaucoup de mots sanskrits souvent dénaturés ou rapprochés de la prononciation mongole. J’ai engagé un savant Lama à traduire en mongol le Nakdoun tarbo, ouvrage qui se trouve maintenant dans ma bibliothèque, et que je me propose de faire imprimer avec une traduction latine. B’kagyour et S’tangyour, ces deux principaux recueils de livres bouddhiques, sont en entier traduits en chinois, en mandjou et en mongol, ce dont j’ai fait mention dans les notes du second volume de ma Chrestomathie, ainsi que dans le Dictionnaire encyclopédique publié à Saint-Pétersbourg par le libraire Pluchart. Nos missionnaires à Pékin sont depuis peu en possession du B’kahgyour chinois, mais je ne suis pas d’avis que l’on ne puisse se procurer autrement le B’hahgyour et le S’tangyour