Page:Journal asiatique, série 3, tome 7-8.djvu/181

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
173
FÉVRIER 1839.

جذر القلبُ منه عقـربَ ســـدخ
قد سَعَتْ فوق ساِلٍف فــــضّــــيّ

Mon cœur l’a craint à cause du scorpion qui rampait sur sa joue argentée.

Il paraît donc que la croissance lente de la barbe sur la joue, croissance désignée par les verbes سعى et دن rappelait aux poëtes la marche traînante du scorpion, et qu’ensuite ils ont employé le mot scorpion pour signifier le favori.

Le lecteur vient de voir l’idhar comparé à l’herbage verdoyant ; dans les vers suivants il sera assimilé au basilic odorant, dont l’équivalent en arabe désigne aussi une espèce d’écriture, ce qui donne occasion aux poètes de jouer sur le double sens du mot :

ڪتب العذار نليقة مسكــــيّــــة
فر خدّه شطرًا من الــــرحيــــان

L’idhar a tracé avec un tampon de musc (noir) un trait de rihan (l’écriture ainsi nommée) sur cette joue (blanche).

يا قلمَ الرحيان فر جــــــــــــدّه
يبرى فوادى جلَّ من قد نــــراك

Ô plume qui as tracé sur sa joue cette écriture rihan qui tourmente mon cœur ! puisse celui qui t’a taillée être glorifié !

Le mot نمل fourmi, s’emploie pour désigner les petites taches noires qui naissent sur la figure, et