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JOURNAL ASIATIQUE.

مالخدّ وردُ و الاواحظ نـــــر جــــــس
و الثغر نَوْرُ و العذار بــــنــــغـــــسج

Les joues sont des roses, les yeux des narcisses, les dents des marguerites, et l’idhar une violette.

C’est donc une espèce de ressemblance entre la couleur de l’idhar et celle de la violette qui a autorisé l’emploi de cette métaphore.

La barbe qui naît sur la joue est encore désignée par le mot عقرب scorpion ; les vers suivants en fournissent des exemples :

همّت تقبله عقارب صــــدغــــــــه
فاوتلّ ناظره عايها جــــنجــــــرا

Les scorpions de ses joues voulaient lui embrasser la bouche, mais ses yeux dégainèrent contre eux la lame perçante (de leurs regards).

دَنَّ العذارُ جدّه و انــــثــــــنى
عن اثم مبسمه البرود الاشنــــن
لا غَرْوَ اَٗنْ حُسِيَ الردَى فر لشمــــه
فالـريق سمٌّ فاتلٌ الــــعــــقــــــــرب

L’idhar glissait doucement sur sa joue (c’est-à-dire, poussait sur sa joue en s’étendant), mais il évita d’approcher cette bouche si fraîche et si reluisante.

Il ne faut pas s’étonner qu’il ait craint d’y trouver le trépas, puisque la salive est un poison mortel aux scorpions.