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JOURNAL ASIATIQUE.

واخضر فر صدغَيْة آسُ عـــــذاره
واحمرّ فر وجناته الــــــتـــــغـــــاح

Le myrte de son idhar verdoyait, et les pommes de ses joues rougissaient.

Le myrte signifie donc la même chose que l’idhar, c’est-à-dire, la barbe de la joue ; mais la verdure de l’idhar est une expression fort singulière qui aurait besoin d’éclaircissements : la comparaison des extraits suivants pourra les fournir :

قُلْ فر ٱجضرار عذاره وقــوامـــه
جلع الربيعُ علر غصون الــبـــــان

En parlant de sa taille et de la verdure de sa joue, dis que c’est le printemps qui a revêtu de feuillage les branches du saule.

[On sait que les poètes comparent la taille mince et flexible de l’objet de leur amour à un saule.]

وتڪاد الشمس تــشــــبـــــهـــــه
ونڪاد القمـر حــــڪـــــيـــــــه
ڪيغر لا خيضـر عــــــارضـــــــه
ومياه الحسن تــــــســــــقــــــيـــــــــه

Le soleil lui ressemble presque (par son éclat) ; la lune aussi paraît lui ressembler.

Comment sa joue ne verdirait-elle pas, arrosée comme elle l’est des eaux de la beauté ?