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JOURNAL ASIATIQUE.

de retraite de l’illustre pénitent Gôtama. Son épouse Ahalyâ avait été séduite par Indra, revêtu de la forme d’un solitaire ; Gôtama avait prononcé une terrible imprécation contre son épouse infidèle ; elle avait été réduite en cendres et ne devait reprendre sa première forme que lorsque le regard de Râma l’aurait purifié. Râma entre dans le lieu de retraite de Gôtama, et aussitôt Ahalyâ est visible à tous les yeux. Les fils de Daçaratha embrassent respectueusement ses pieds, et Ahalyâ, purifiée par Râma, présente aux deux frères l’offrande hospitalière, l’arghya. Après avoir reçu son épouse pure de tout péché, Gôtama se retire avec elle dans son ermitage, et y reprend le cours de ses austérités religieuses. Les jeunes princes, accompagnés de Viçvâmitra, arrivent à Mithilâ où ils sont reçus avec respect par le roi Djanaka et son prêtre de famille, Çatânanda, fils du pénitent Gôtama et d’Ahalyâ. Viçvâmitra fait au roi et à Çatânanda le récit des aventures des deux descendants d’Ikchvakou : après ce récit commence l’épisode dont je présente ici la traduction.

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I.

Lorsqu’il eut entendu ces paroles du sage Viçvâmitra, les poils hérissés de joie[1] Çatânanda, cet illustre brahmane aux grandes austérités[2], le véri-

  1. Ces mots, qui ne sont pas assez détachés des épithètes dans la version anglaise, font allusion à un des signes extérieurs par lesquels se manifeste le plus spontanément, suivant les Indiens, ce sentiment de joie intérieure qui se répand du dedans de nous-mêmes et pénètre tous nos organes : ils attribuent également cet effet et à l’inspiration qui élève et excite l’âme, et aux jouissances matérielles qui satisfont le corps et le mettent en bonne disposition.
  2. Ici se présentaient dans le texte deux de ces épithètes dont j’ai