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FÉVRIER 1839.

deux Râkchasas ou mauvais génies, nommés Soubâhou et Mârîtcha, sur lesquels les imprécations des sages n’ont aucun pouvoir : il sollicite le roi Daçaratha d’envoyer son fils Râma combattre les deux Asouras ; il promet une victoire assurée au jeune héros. Le roi d’Ayodhyâ, également effrayé par cette demande et par le caractère irascible de celui qui la lui adresse, supplie Viçvâmitra de ne point lui enlever le plus cher de ses quatre fils, pour l’entraîner, si jeune encore, à un combat dans lequel il doit succomber. Viçvâmitra, dont la colère fait briller les jeux comme la flamme du sacrifice, reproche au roi ses paternelles inquiétudes ; Vasichṭha, le pourôhita ou prêtre de famille de Daçaratha, le presse d’accomplir cette parole donnée à Viçvâmitra, lors de son arrivée : « Je ferai ce que tu désires. » Cédant aux exhortations de Vasichṭha, Daçaratha confie Râma et son jeune frère Lakchmana aux soins de Viçvâmitra, devenu leur gouverneur spirituel. L’illustre pénitent et les jeunes princes se rendent à l’açrama, dont les hôtes sont inquiétés par les deux terribles démons.

Râma, après avoir tué la monstrueuse Râkchasî Tâdakâ, la mère de Soubâhou, reçoit de Viçvâmitra des armes divines douées de la puissance des Dêvas dont elles portent le nom, les unes offensives, les autres propres à la défense. Arrivé à son lieu de retraite, Viçvâmitra commence son sacrifice ; les Râkchasas se présentent sous une forme terrible, pour l’effrayer dans l’accomplissement de son œuvre ; mais ils sont tués par les deux fils de Daçaratha. Les sages qui habitent Vâcrama, invitent Râma à les accompagner à un sacrifice que doit bientôt accomplir Djanaka, le roi de Mithilâ ; Râma et son frère se rendent à leurs vœux : ils partent sous la conduite de Viçvâmitra, qui leur raconte les légendes mythologiques relatives aux contrées qu’ils traversent. Après avoir été présentés au roi de Viçâlâ, Soumati (ou Pramati, suivant une autre leçon), les deux princes continuent leur marche vers Mithilâ. Avant d’arriver à cette ville, ils aperçoivent un ermitage, et apprennent de Viçvâmitra que c’est le lieu