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FÉVRIER 1839.

était blanc, fut donné à Mossab, fils d’Omaïr, fils de Hâchem[1], le drapeau des Ansârs, à Saad, fils de Maâdh, et le commandement de l’arrière-garde, à Caïs, fils d’Abousassaa, de la famille de Nadjâr.

Les trois cent quatorze musulmans n’avaient pour montures que soixante-dix chameaux, c’est-à-dire un chameau pour trois ou quatre personnes, qui montaient l’animal tour-à-tour. Ainsi, Mahomet alternait avec Ali et Marthad ; son oncle Hamza, avec Zeïd, fils de Hâretha, Aboukebchè et Aneça[2] ; son beau-père Aboubekr, avec Omar et Abderrahmân, fils d’Auf. Néanmoins la petite troupe musulmane avait encore avec elle trois chevaux dont les noms ont été conservés : c’étaient Baredjè, appartenant à Micdâd, fils d’Amrou, de Behrâ ; Yaçoun, à Zobèïr, fils d’Awwam, et Sèïl, jument de Marthad, fils d’Aboumarthad, de Ghani. Mais, suivant l’usage des Arabes dans leurs courses guerrières, on conduisait ces chevaux à la main, afin de réserver leur vigueur pour l’occasion.

Cependant Abousofyân, en entrant dans le Hedjâz, avait pris un chemin qui, passant entre Médine et la mer, menait la caravane à Bedr, lieu où se tenait un marché très-fréquenté. Il avait eu

  1. C’est-à-dire, de Hâchem, fils d’Abdménâf, fils d’Abdeddâr. La famille d’Abdeddâr avait aussi à la Mekke la garde du liwa. Il ne faut pas confondre le Hâchem dont il est ici question avec l’aïeul de Mahomet, Hâchem, fils d’Abdménâf, fils de Cossaï.
  2. Tous trois étaient des affranchis de Mahomet. Aneça était Abyssin, et Aboukebchè, Persan ; quant à Zeïd, il était Arabe de la tribu de Kelb.