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JOURNAL ASIATIQUE.

ses ordres une escorte de trente à quarante guerriers, parmi lesquels on comptait plusieurs hommes de marque, tels que Makhrama, fils de Naufel (de la famille des Zohris), et Amrou, fils d’Elâs, qui, depuis, conquit l’Égypte.

Au commencement du mois de ramadhân, Mahomet apprit l’arrivée de cette caravane dans le Hedjâz et forma aussitôt le projet de l’enlever. Il réunit les musulmans et leur dit : « Voici une caravane qui rapporte de Syrie à la Mekke de riches marchandises appartenant aux Coraichites. Allons la surprendre ; peut-être est-ce un butin que le ciel nous destine. »

Une partie des musulmans s’empressa de répondre à cet appel. Les autres se déterminèrent à ne point quitter Médine, dans la confiance que le nombre de leurs compagnons qui s’offraient à exécuter l’entreprise, était suffisant pour qu’ils pussent s’emparer de la caravane sans combat. Mahomet se mit en route à la tête de trois cent quatorze hommes, dont quatre-vingt-trois émigrés de la Mekke, ou Mohâdjeriens, et deux cent trente et un Médinois ou Ansârs[1]. On portait devant lui deux drapeaux noirs, l’un, appelé ocâb العقاب était entre les mains d’Ali, fils d’Aboutâleb, l’autre dans celles d’un Médinois. Le liwa, ou étendard principal, qui

  1. Tels sont les nombres indiqués par le Sirat, fol. 132 et 128 v. Suivant Aboulféda et l’Aghâni (I, 254), la troupe de Mahomet se composait de trois cent treize hommes, dont soixante-dix-sept Mohâdjeriens, et deux cent trente-six Ansârs.