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écrit en style élevé ; il porte le titre de San koue tchi yan y[1], c’est-à-dire, Histoire amplifiée des trois royaumes. Ce roman est estimé principalement pour son excellent style, ce qui lui fait donner encore le nom de 書子才一第 Ti i thsai tseu chou, c’est-à-dire, Livre du premier bel esprit.

Pour le faire mieux goûter du public, un auteur inconnu qui vivait vers la fin de la dynastie des Ming, le mit en 說小 Siao choue, ou style familier. C’est là l’ouvrage qui a été apporté par M. de Humboldt. Il porte le titre de San koue tchi ou Histoire des trois royaumes, de même que celui de Ti y thsai tseu chou, comme l’ouvrage précédent ; mais M. Neumann se trompe, lorsqu’il traduit ce dernier titre par : Premier

  1. Les Chinois ont quatre grands romans qu’ils comprennent sous la dénomination de 書奇大四 Sse ta i chou, c’est-à-dire, les quatre grands livres merveilleux. Ce sont :

    1.° Le San koue tchi yan i, 120 chapitres.

    2.° Le Choui hou tchhouan, ou histoire des célèbres brigands qui, du temps de la dynastie des Soung, troublaient les côtes maritimes de la province de Kiang nan ; 114 chapitres.

    3.° Le Si yeou ki, la description d’un voyage dans les pays de l’ouest, entrepris par le prêtre Tchhin hiouan tsang, pour se perfectionner dans la doctrine de Bouddha ; 100 chapitres.

    4.° Le Kin phing mei, ou la biographie du riche et prodigue épicier, Si men king ; 100 chapitres.

    Ces quatre ouvrages sont nommés très-souvent les livres des quatre Thsai tseu, ou beaux esprits.