Page:Journal asiatique, série 2, tome 7.djvu/199

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 195 )

pandra dans les temps futurs. Les créatures vivantes qui habitent ce pays se trouveront conduites sur la route du Bôdhi salutaire[1]. L’apôtre de cet empire de neige âpre et sauvage sera le Khouthouktou Nidoubèr uzèktchi, car, quand autrefois, le Khouthouktou Nidoubèr uzèktchi commença sa vie de Bodhisatwa, il fit, devant les yeux des mille Bouddhas, le vœu suivant : Puissé-je devenir l’apôtre de cet empire de neige âpre et sauvage, où le pied d’aucun Bouddha des trois âges n’a encore pénétré ; que je sois en état de conduire sur la route du Bôdhi salutaire les habitans de cet empire, si difficiles à convertir ! Puissé-je servir de père et de mère aux Manggous, aux démons malfaisans et à tous les autres êtres qui y séjournent ! Puissé-je devenir leur conducteur au salut ! Que je sois le flambeau destiné à éclaircir leur obscurité épaisse ! Que les doctrines de tous les véritablement venus (Tathâgata) des trois âges se répandent dans cet empire de neige âpre et sauvage, et y restent pour toujours indigènes. Que ses habitans, en entendant le nom des trois précieux[2], et en marchant dans leur foi, obtiennent le bonheur des naissances divines, pour pouvoir participer à la jouissance des propriétés augustes. Ainsi que moi, qui, par tous les moyens possibles, convertis, per-

  1. बोधि Bôdhi en sanscrit, désigne la plus profonde méditation religieuse qui, seule, peut entièrement dégager l’esprit de l’illusion de la matière. — Kl.
  2. Les trois précieux : sont Bouddha, la loi et le clergé. — Kl.