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bien que plusieurs de ces détails se retrouvent dans le gros volume de Georgi, ils y sont tellement obscurcis par le vain étalage d’érudition et par l’esprit de système de ce missionnaire, qu’on ne peut les choisir qu’avec beaucoup de peine et d’incertitude. Les renseignements donnés par Pallas, et que cite Buchanan, semblent aussi être dérivés seulement d’informations orales, et se borner à des détails vulgaires[1]. Pour déterminer jusqu’à quel point les doctrines ou les divinités des bouddhistes du Bhot ou Tubet ont une origine locale ou ne sont que des modifications, il faudrait que la condition dans laquelle cette forme de religion existe dans d’autres pays fut développée d’une manière plus authentique ; mais suivant ce que nous pouvons inférer d’après ce qui a été publié jusqu’à présent dans les Recherches asiatiques ou dans d’autres ouvrages sur le bouddhisme de Ceylan et d’Ava, il existe des dissemblances nombreuses et importantes entre la hiérarchie céleste de ces pays, et celle du Bhot. Nous n’avons dans les écrits de Buchanan, de Mahony et de Joinville aucune donnée sur l’échelle des Bouddhas adoptée dans cette dernière

  1. Les détails donnés par Pallas, dans le second volume de ses Historische Sammlungen über die Mongolischen Vœlkerschaften, sont loin d’être méprisables ; la plupart de ces détails ont été extraits de livres kalmuks et mongols par M. J. Jaehrig, qui n’avait pas toujours le don d’expliquer bien nettement ses idées ; de plus les matériaux recueillis par lui ont été publiés avec une légèreté et une négligence blâmables, de sorte qu’ils se trouvent défigurés par une infinité de fautes de rédaction ou d’impression, qui les rendent presque inutiles pour tous ceux qui ne connaissent pas le sujet à fond. — Kl.