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part sont écrits ; à ce que l’on croit, dans la langue du Tubet et non en sanscrit, comme il semble le supposer[1]. Il faut par conséquent attendre que des littérateurs européens aient acquis la connaissance de cette langue, avant de pouvoir prononcer avec confiance sur le caractère et le sujet des livres bouddhiques, et de décider si ce sont des originaux ou des traductions. Dans ce dernier cas y ce qui est improbable, sauf pour un petit nombre, on peut affirmer avec certitude que les originaux en sanscrit ne se trouvent plus dans l’Hindoustan.

Le mémoire de M. Hodgson nous fournit aussi le seul exposé de la philosophie et de la mythologie bouddhique qui puisse être consulté avec fruit, car

  1. Nous pensons au contraire, avec M. Hodgson, que les originaux des plus anciens livres bouddhiques ont été écrits en sanscrit. Ce sont ceux qu’il faudrait traduire de préférence ; mais pour voir clair dans le système bouddhique en général, il y a un inconvénient grave à écarter. Il consiste en ce que les différens peuples, qui ont adopté cette religion, ont traduit dans leur langue tous les noms qui étaient traduisibles ; de sorte que si on ne connaît pas les idiômes de toutes ces nations, il est souvent impossible de savoir de quel personnage, de quel lieu, ou de quel attribut divin il est question. Un dictionnaire comparatif du bouddhisme, de l’histoire et de la philosophie bouddhiques en sanscrit, en névâri, en tubétain, en mandchou, en chinois et en japonais est donc indispensable pour l’intelligence des traductions même des livres qui ont rapport à ces objets. Le Dictionnaire bouddhique en cinq langues publié dans ce but à Péking, sous le règne de Khian loung, est, sous ce point de vue d’un grand secours, mais il est loin d’être complet, car il ne contient pas même les noms mythologiques de cette croyance, et il se borne à une partie des termes philosophiques et quelques autres. — Kl.