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dans cette contrée, et sur lesquels seuls on peut s’appuyer pour juger sainement d’un mode quelconque de foi dans l’Inde. L’esprit du polythéisme, toujours accommodant, l’est particulièrement dans ce pays, et les légendes ainsi que les particularités locales d’une secte sont si promptement adoptées par une autre, qu’il ne tarde pas à devenir difficile de leur assigner leur source véritable. C’est ainsi que les formules et les cérémonies devinrent bientôt une propriété commune, et quel que puisse être le principe dominant, la pratique populaire reçoit aisément une diversité de rites qui sont propres à différentes croyances. C’est ce que l’on observe dans toute l’étendue de l’Hindoustan, et souvent les sectateurs de Vichnou s’assimilent à ceux de Siva, tandis que les adorateurs du principe femelle, s’identifient avec l’un et l’autre. Évidemment le Népal ne forme pas une exception ; l’adoration de Siva et les rites du Tantra y sont tellement mêlés avec les pratiques et les idées des bouddhistes, qu’une appréciation exacte de cette dernière religion ne peut se tirer que des sources originales et authentiques ou des anciens livres des Bhotiya ou Tubétains, dans lesquels sont renfermées les doctrines pures et primitives de leur croyance.

Quant au nombre et au caractère de ces livres qui sont les autorités des bouddhistes du Népal, les seules notions dans lesquelles on puisse avoir confiance, sont celles données par M. Hodgson, qui, par son zèle actif et intelligent, a rendu de si grands services à notre société. Il reste néanmoins à juger du contenu des volumes dont il a envoyé le catalogue, et qui pour la plu-