pétant, pour s’encourager l’un l’autre à marcher sur le chemin de l’iniquité, l’Éternel a abandonné la terre, l’Éternel ne voit rien (VIII, 12, IX, 10). Comme Moïse, Job, Isaïe, et tous les autres prophètes avaient accoutumé les Juifs à prendre l’œil pour le symbole de la providence divine, Ézéchiel, en substituant les yeux aux étoiles, leur disait, par le langage expressif de l’allégorie : Dieu voit du haut des deux sur la terre, par autant d’yeux qu’il y a d’étoiles dans le firmament. Ce but secret du Prophète a été senti presque par tous les imitateurs et interprètes de sa vision, de sorte que le rabbin Apuda[1], saint Jérôme et l’auteur de l’Apocalypse[2], ont été forcés d’admettre qu’Ézéchiel a fait allusion aux étoiles de la voûte céleste, en se servant des yeux.
Voyons donc en peu de mots comment ce poète divinement inspiré a pu puiser une image aussi sublime dans l’antiquité sacrée et profane, où tous les phénomènes de la lumière des astres ont été représentés par les yeux[3].
Les yeux du crocodile sont, selon Job (xli, 9), comme les paupières de l’aube du jour ועֵינָיו כְּעַפְעַפֵי שַׁחַר, ce qui est parfaitement analogue à ce que pratiquaient les Égyptiens pour signifier le lever du soleil.