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philosophes, ainsi que nous l’attestent Aristote, Cicéron, Pline et Macrobe.

Mais je ne fais que passer légèrement sur des points de doctrine qui ont été si souvent discutés par les autres. Je m’arrêterai un peu plus long-temps à rendre compte de la signification symbolique des yeux dont Ézéchiel a rempli les quatre cercles de sa sphère et les quatre chérubins qui y étaient attachés. Toute leur chair, dit-il, et leur dos, et leurs mains, et leurs ailes, et les roues étaient pleines d’yeux à l’entour, sur leurs quatre côtés (X, 12, voy. I, 18) וְכָל בְּשָׂרָם וְגַבֵּהֶם וִידֵהֶם וְכַנְפֵיהֶם וְהָאוֹפַנִים מְלֵאִים עֵינַיִם סָבִיב לְאַרְבַעְתָם אופַנֵיהֶם ׃[1].

Ézéchiel avait besoin de changer les étoiles en yeux afin de reprocher, par ce symbole, à ses coreligionaires l’énormité du crime dont ils se rendaient coupables en révoquant en doute la providence de Dieu, et en ré-

  1. Si on traduisait par roues le mot ophanim qui est répété ici deux fois, ce verset ne présenterait aucun sens. Il est donc évident que la première fois il doit être rendu par cercles, comme le fait la Vulgate. D’un autre côté si on le traduisait la première fois par cercles, et la seconde par roues, au lieu d’une seule sphère, nous en aurions quatre dans la vision d’Ézéchiel, ce qui augmenterait encore la probabilité de notre hypothèse. Mais comme on ne saurait révoquer en doute l’unité de la roue prophétique dont nous avons parlé jusqu’ici, il suit de là, nécessairement, qui ! faut aussi dans ce verset traduire le mot ophanim par roues ou cercles la première fois, et la seconde par côtés ou faces, d’autant plus que la phrase לְאַרְבַעְתָם אופַנֵיהֶם ne contient ici qu’une version ou, pour mieux dire, une répétition de l’autre analogue (i, 15), לְאַרְבַּעַת פָנָיו à ses quatre faces.