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naient aux quatre coins de la terre et qui retenaient les quatre vents de la terre, τέσσαρας ἀγγέλους ἑστῶτας ἐπὶ τὰς τέσσαρας γωνίας τῆς γῆς, κρατοῦντας τοὺς τέσσαρας ἀνέμους τῆς γῆς (vii, 1)[1].

Mais comme, d’autre part, les deux chaînons extrêmes de la création ont été le ciel et la terre (Gen. i, 1), savoir : le ciel empyrée sur lequel réside la majesté de Dieu (Ps. viii, 2), et que l’Éternel abaisse lorsqu’il veut paraître aux mortels ayant l’obscurité sous ses pas (Ps. xviii, 10), et la terre qui est le marche-pied de son trône (Is. lxvi, 1) ; le même prophète place sur la tête et sur les ailes ouvertes de ces quatre chérubins, une étendue semblable au cristal, qui était le symbole du ciel des cieux (רָקִיעַ i, 22, Gen. i, 8) comme le plafond chez les Égyptiens[2], et sous leurs pieds une autre étendue pareille qui, comme nous le verrons dans la suite, ne pouvait être que le symbole de la terre (i, 15).

Ces circonstances et beaucoup d’autres semblables que j’omets pour être plus court, (car je ne donne ici qu’un extrait d’un plus long ouvrage), nous autorisent à croire que la roue qui joue un grand rôle dans cette vision d’Ézéchiel, appelée par les talmudistes

  1. Homère, Virgile et Mahomet nous parlent des vents comme d’autant de génies, et les artistes nous ont laissé beaucoup de monumens analogues à ces idées poétiques. Voyez le Monde primitif de Court de Gebelin, tom. IV, du Calendrier.
  2. Voyez Champollion, Précis du Syst. hiérogl. pag. 277. Les anciens se sont représenté le monde comme un vaste édifice, dont le ciel était le toit et la terre la base. Les colonnes qui le soutenaient étaient tantôt les plus hautes montagnes, tantôt les héros les plus célèbres de l’antiquité, tels qu’Atlas, Hercule, etc.