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quelquefois très-difficile de les distinguer de leurs compagnons plus réels, parce que la vanité de la superstition fait remonter fréquemment l’origine de ces derniers jusqu’au ciel, tandis que son génie rampant ramène non moins souvent la souche des premiers à la terre. D’ailleurs parmi les Bouddha reconnus ouvertement pour être de nature mortelle, il y a trois degrés, celui de Pratyeka bouddha, celui de Shrâvaka bouddha, et celui de Mahâ yanika bouddha. Mais les deux premiers sont regardés, même par leurs adorateurs, seulement comme des hommes d’une sainteté éminente, et comme infiniment inférieurs aux Mahâyânika bouddha, tels que Shâkya et ses six grands prédécesseurs. Néanmoins nous en avons des multitudes même de ce degré éminent, et d’ailleurs ce titre appartient, non-seulement aux Manouchi tathâgata suprêmes, mais aussi à tous les Dhyani sans distinction. En somme, il est à propos, dans l’état actuel de nos connaissances, de ne pas perdre de vue que, d’après l’autorité des anciens livres, Shâkya est le septième et le dernier des Bouddha.

Il est également digne de remarque que, d’après ces livres, la durée de l’existence de ces sept bouddhas remplit toute l’étendue du temps ; les premiers étant assignés au Satya youga, les deux suivans au Treta, les deux qui viennent après au Dvâpara, et que Shâkya et le Bouddha qui est à venir, sont déclarés seigneurs du Kali ou Youga présent. Je pense qu’on ne considérera pas comme une réponse à cette difficulté l’observation que la chronologie des Bouddha suppose un