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et comme pouvant être acquise seulement par les efforts propres des Tapa et des Dhyâna, efforts qu’ils considèrent également comme pouvant accroître leurs facultés à l’infini, les rendre dignes d’être adorés comme Bouddha sur terre, et les élever dans le ciel à une participation égale et acquise par eux aux attributs et à la félicité du suprême Âdi-bouddha ou à l’absorption en lui, ou plutôt à l’union avec lui. Tous les bouddhistes s’accordent à rapporter l’usage et la valeur de la médiation terrestre et céleste, des droits et des devoirs des mortels et des cérémonies de la religion, uniquement au pravritti, état qu’ils sont tous enseignés à condamner ; ils le sont à chercher par leurs efforts et leurs abstractions cette extension infinie de leurs facultés dont l’accomplissement réalise dans leurs personnes une divinité aussi complète qu’aucune de celles qui existent, et la seule que quelques-uns d’entre eux veulent reconnaître.

Les Kârmika et les Yâtnika dérivent leurs noms respectifs du Karma, nom par lequel ils entendent la conscience de l’action morale, et de l’Yatna que j’explique par la conscience de l’action intellectuelle. Je crois que ces écoles sont plus récentes que les autres, et j’attribue leur origine à un désir de rectifier le quiétisme extravagant qui, dans les écoles anciennes, dépouillait les forces regardées comme étant de nature, soit matérielle, soit immatérielle, de toute providence et de toute souveraineté, et l’homme de toute son énergie active et de ses devoirs. Admettant comme justes les principes plus généraux de leurs prédécesseurs, ces