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JOURNAL ASIATIQUE.

que Bar-Hebræus termine, et il commente savamment les premiers chapitres de la Genèse, pour nous expliquer la position de ce lieu fortuné, le nom des quatre fleuves et le mystérieux symbole de l’arbre de la science du bien et du mal[1].

On voit que l’illustre maphrien des jacobites se proposait de donner dans cet ouvrage un traité complet de la religion. Il a voulu nous montrer la science partant de la notion de la vérité et s’élevant, à l’aide de ce levier, jusqu’à la connaissance de Dieu, qu’elle étudie et qu’elle contemple dans l’unité mystérieuse de sa substance et la triplicité des personnes qu’elle renferme ; puis, redescendant de ces hauteurs dans la création et promenant ses regards sur tous les êtres qui la composent jusqu’à ce qu’ils s’arrêtent sur l’homme, qu’elle analyse physiologiquement et psychologiquement, en fixant sa place dans la hiérarchie des êtres intelligents et en développant la série de vérités qu’il doit croire et réaliser par ses œuvres pour remplir dignement la mission qui lui a été confiée et mériter Ia récompense qui lui est promise ; en sorte que Dieu est le principe sur lequel elle s’appuie et le terme dans lequel elle rentre après avoir achevé le cercle de ses démonstrations.

Ce plan est vaste et beau ; nous laissons au lecteur le soin de conclure, d’après l’analyse imparfaite et abrégée que nous en donnons, si Bar-Hebræus l’a véritablement exécuté.

Eug. Boré.
  1. Man. 377-392.