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JOURNAL ASIATIQUE.

temps, et si l’époque fatale n’est point et ne peut être avancée ou reculée. Toute cette dispute, qui a donné naissance à une multitude d’écrits dans ce siècle, s’évanouit d’elle-même lorsqu’on a bien posé une fois la notion de la prescience divine. Aussi l’auteur combat-il les philosophes qui, après avoir ébranlé les fondements de la liberté humaine, cherchent encore à altérer la plénitude de la toute-puissance de Dieu[1].

L’homme donc meurt dans le temps fixé par la volonté divine. La mort est la séparation qui s’effectue entre l’âme et ses organes, séparation qui n’est que temporaire et qui doit finir au jour de la résurrection générale, sujet du dixième fondement. Le corps des élus éprouvera une transformation qui le rendra réellement spirituel, spirituale, selon l’expression de saint Paul[2], toutefois sans que l’état de ses parties et sans que sa confirmation soient radicalement changés. Ainsi, pour la communication de nos pensées, nous n’aurons plus besoin d’un langage articulé[3] ; quant aux autres changements, notre théologien ne fait guère que commenter ce texte de l’Écriture neque nent, neque nubent, etc. etc.

Telle sera la condition des bons ; quant à ceux qui

  1. Man. 330-332.
  2. Bar-Hebræus s’occupe ici de ces questions scolastiques, rien moins que futiles et oiseuses, à savoir, si au jour de la résurrection il ne manquera à notre corps aucune de ses parties. Ressusciterons-nous avec la même taille ? Aurons-nous encore des cheveux et des ongles ? Aurons-nous besoin de vêtements ? Comment pourrons-nous traverser des milieux opaques ? etc., etc.
  3. ܡܠܬܐ ܢܦܘܩܬܐ.