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DÉCEMBRE 1834.

l’auteur joint des conseils relatifs à la vie spirituelle et ascétique, sur la manière de prévenir les tentations ou d’en triompher[1].

Ce triomphe de l’âme sur les sollicitations des esprits mauvais dépend-il de la volonté ou de la grâce divine ? Pour résoudre cette question il faut connaître d’abord la nature et les puissances de l’âme humaine en général, et, d’un autre côté, la part d’influence qu’exerce sur nous l’intervention de la grâce ou de la volonté de Dieu. Cette double question donne naissance aux deux livres ou fondements suivants, intitulés de l’âme rationnelle[2], de la liberté et du destin[3]. Qu’est-ce que l’âme humaine ? Est-elle immatérielle ? oui[4]. Les âmes de tous les hommes sont-elles semblables et identiques ? non. Égales quant à la nature de la substance dont elles sont formées, elles diffèrent essentiellement quant à leurs puissances et à leurs facultés internes[5]. L’âme est attirée, par une loi constitutive de sa nature, vers la science et la connaissance de la vérité ; elle a des affections que nous nommons passions, lesquelles forment le fond de son

  1. Man. 235. Le copiste écrit toujours le mot ܣܛܢܐ Saturnus, avec les lettres renversées, ce qui équivaut sans doute à quelque formule déprécative.
  2. Man. pag. 237.
  3. Man. pag. 292. Le texte contient trois mots différents pour exprimer cette idée : ܚܠܩܐ, qui équivaut à ܚܪܩܐ : شاو̈, proprement terminus, terme, et ܩܨܐ, qui correspond à قصاء.
  4. Man. 238.
  5. Man. 238, 244-256.