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JOURNAL ASIATIQUE.

l’homme de discerner tel cas miraculeux de tout autre fait naturel ; qu’un miracle étant une sorte d’infraction aux lois de la nature, il est incompatible avec la sagesse divine[1].

Du mystère de la trinité l’auteur passe à ces êtres surnaturels, les plus élevés dans l’ordre de la création après Dieu, et que l’Écriture nous représente dans une extase perpétuelle d’adoration et d’amour, je veux dire les anges, ܡܠܿܐܿܒܐ, ce qui fait l’objet du cinquième fondement. Ces êtres bienheureux existent[2], les livres saints en font foi, et le témoignage des philosophes profanes vient à l’appui de leur autorité. On retrouve, dans la classification de leur céleste hiérarchie, quelques-unes des idées gnostiques de Denys l’Aréopagite[3], aussi le cite-t-il plusieurs fois. Il disserte sur leurs noms, et, de concert avec saint Thomas[4] il déploie à nos regards les ordres hiérarchiques de leur milice, rangés devant le trône de l’Éternel et disposés comme des espèces de miroirs symétriques qui se renvoient l’un à l’autre les rayons toujours pâlissants de la lumière incréée à mesure que celui qui les réfléchit est plus éloigné de la source. L’ordre supérieur initie[5] aux secrets divins l’ordre inférieur, et

  1. Man.198 et pass.
  2. Man.183.
  3. Dion. Areop. De nomin. divin. de cælest. hierar.
  4. Summ. S. Thom. quæst. cvi, art. 1, 2, 3. De hoc actu angelorum quod est invicem sese illuminare.
  5. Cette initiation véritable est ordinairement désignée sous le nom de ܡܐܪܙܘܢܘܬܐ, en tant qu’elle est active, et en tant que