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DÉCEMBRE 1834.

fois il serait facile de lui prouver qu’il est conduit logiquement aux mêmes conséquences que ceux qu’il attaque si ardemment, puisqu’il part toujours, ainsi qu’eux, de ce principe que la personnalité et la nature sont identiques, qu’une seule personne suppose une nature unique, et réciproquement.

Le mystère de l’incarnation étant le plus grand prodige de la miséricorde divine, Ber-Hebræus, qui veut en prouver la possibilité, commence par établir une théorie sur les miracles. Il les divise en trois grandes catégories : la première comprend ceux opérés en faveur de Jésus-Christ[1] ; la seconde ceux opérés par Jésus-Christ ; et la troisième se compose de tous les autres prodiges qu’ont opérés les saints par l’intermédiaire des mérites de Jésus-Christ[2]. Toutes les objections contre la possibilité, l’authenticité, l’opportunité et la convenance des miracles sont savamment et longuement réfutées, et, chose remarquable, quelques-uns de ses adversaires lui opposent certains arguments reproduits avec assez d’éclat dans la dernier siècle, entre autres ceux-ci : que le miracle peut être possible en soi, mais qu’il y a impossibilité pour

    le corps de Jésus-Christ et sa nature humaine n’étaient qu’apparents. Ils étaient très-répandus dans l’Arménie. Jean le philosophe, catholicos de l’Arménie, les a éloquemment réfutés. — Jean. Cathol. Orat. cont. Phantast. a P. bap. Aucher, Venise, 1816. Pag. 33, 42, 54 et pass.

  1. Cette première catégorie se subdivise elle-même en deux branches : 1o les miracles faits ܒܝܬܗ, in ente ejus, ; 2o ceux faits hors de lui, ܠܟܪܝܬܗ.
  2. Man. pag. 191.