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JOURNAL ASIATIQUE.

des natures[1]. On donna à ses partisans le nom de monophysites, dénomination générique qui comprend les dioscoriens, les sévériens, les théodosiens, les acéphales, les théopachistes et dix-neuf autres sectes qu’il serait trop long d’énumérer[2]. Au nombre de ces hérésiarques était un certain Jacobus Baradæus, ou Zanzalus[3], qui se distingua par son zèle à répandre la doctrine du monophysisme dans la Syrie et la Mésopotamie. C’est lui qui donna naissance à la secte des jacobites, bien que ceux-ci prétendent faire remonter leur nom à saint Jacques, parent de notre seigneur Jésus-Christ.

Bar-Hebræus embrassa ses erreurs, ou plutôt ses opinions, suivant lui, car, en étant jacobite, il ne se regardait point comme retranché de l’unité catholique, ainsi qu’il le dit dans plusieurs de ses ouvrages, et notamment dans celui-ci[4] ; ainsi, loin de se regarder comme un disciple d’Eutychès, il combat cet hérésiarque et lui reproche de mêler et de confondre les deux natures[5], et de nier la possibilité de Jésus-Christ avant sa résurrection. Il réfute également les julianistes et ces autres sectaires appelés phantastici, qui se subdivisent en plusieurs autres branches[6]. Toute-

  1. Voy. Act. concil. Chalced. — Paggius, ad annum 451. Num. 38. ibid. p. 3 Apud Labb. tom. IV. Concil. p. 1079.
  2. Renaudot, tom. I. Lit. orient. pag. 365. — Galanus, tom. I et II. — Concil. ecclesias. Armen. cum Roman.
  3. Assem. Bibl. orient. tom. II, p. 4. De monoph.
  4. Man. 168, 169.
  5. Man. 166.
  6. Cette classe assez nombreuse de monophysites soutenait que