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DÉCEMBRE 1834.

procédant du père et du fils, ne sont point cependant ni formés, ni créés[1].

Après nous avoir fait connaître Dieu, dont la notion générale est celle de la première personne de la Sainte-Trinité, Bar-Hebræus passe à la seconde personne, au fils, et il développe le mystère de l’Incarnation[2], ce qui fait le sujet du quatrième fondement.

Tout le christianisme repose sur ce dogme ; il est donc de la plus haute importance pour tout théologien, mais surtout pour Bar-Hebræus, maphrien ou patriarche des jacobites, ainsi que nous allons l’expliquer.

Le dogme catholique est que le fils de Dieu, en se disant homme, a uni la nature humaine à la nature divine, en donnant à l’une et à l’autre de ces deux natures pour hypostase sa personnalité divine, en sorte qu’il y a dans Jésus-Christ unité de personne et dualité de nature. Ce point de la foi, compréhensible jusqu’à un certain degré à la raison humaine, mais renfermant toujours en soi de saintes et impénétrables obscurités, fut fortement attaqué par les novateurs des premiers siècles de l’ère chrétienne. Nestorius crut que la conséquence de la dualité de natures était la dualité des personnes. Eutychès, en le combattant, tomba dans l’excès contraire, et, en revendiquant l’unité des personnes, fut entraîné à soutenir l’unité

  1. ܐܠܒܪ̈ܝܐ ܘܠܐ ܒܟܝ̈ܕܐ.
  2. ܡܬܟܪܫܢܘܬܐ.