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JOURNAL ASIATIQUE.

troisième fondement. Les arguments qu’il produit sur l’être nécessaire[1], sur son éternité à priori et à posteriori[2], sur son immensité[3], sur son immatérialité[4], et les réfutations des philosophes qui combattent ou qui nient en Dieu ces propriétés, tous ces développements sont clairs et concluants, et pourraient trouver une place dans nos traités de théologie. Il s’étend assez longuement sur l’anthropomorphisme, sur la prescience[5], sur l’incompréhensibilité de l’essence divine ; et, passant au mystère de la Trinité, il nous montre comment, avec l’unité et l’identité de substance, coexiste la distinction des personnes[6] ; pourquoi la filiation[7] appartient à la seconde personne, et la procession[8] à l’Esprit saint ; comment encore chacune des personnes est et doit être appelée Dieu, et pourquoi le fils, engendré par le père, et l’Esprit saint,

  1. Man. pag. 63.
  2. Man. pag. 66.
  3. Man. pag. 68.
  4. Il donne à ceux qui prétendent que Dieu a un corps le nom de ܡܓ̈ܫܡܢܐ. Il affectionne beaucoup une expression qu’il prodigue à tous ceux qui ont une opinion philosophique ou théologique contraire à la foi ; il l’appelle ܬܪܒܬܐ ܣܩܘܟܒܬܐ. Ce mot ܣܩܘܟܒܬܐ vient peut-être du mot grec Σκολιὸς, courbé, tortu, c’est-à-dire une opinion hétérodoxe, qui s’écarte de la vérité.
  5. Man. pag. 72, 77, 89, 86.
  6. Man. pag. 66.
  7. ܝܠܝܕܘܬܐ.
  8. ܦܢܘܩܘܬܐ, mot que Castel ne donne pas.