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JOURNAL ASIATIQUE.

Comme ce principe pourrait être contesté et être traité de simple assertion, particulière à la manière de juger de l’auteur, Bar-Hebræus prévient les objections et établit une forme d’argumentation évolutive, qui revient chaque fois qu’il veut prouver une vérité importante. Il s’appuie d’abord sur le témoignage des livres saints ; la parole de Dieu est la pierre angulaire sur laquelle la raison humaine, en se posant, demeure inébranlable[1]. Les pères de l’église viennent ensuite apporter le tribut de leurs preuves, corroborant par leur unanimité celles des saintes lettres ; et, en troisième lieu, l’auteur, dans sa méthode large et généreuse d’argumenter, ne dédaigne pas d’invoquer le témoignage des philosophes profanes, lorsqu’ils s’accordent avec les autres, en sorte qu’il enveloppe chaque vérité de la lumière la plus éclatante qu’elle puisse recevoir, et qu’il lui donne en même temps la plus haute sanction possible ici-bas.

Après avoir établi ce qu’il veut démontrer, l’auteur passe en revue toutes les objections et les difficultés que l’ignorance, la mauvaise foi ou le doute peuvent susciter et lui élever sur sa route. Ici il réfute naturellement le scepticisme et toute doctrine qui cherche à altérer ou à détruire la vérité[2].

  1. Voici la formule qui revient souvent :
    ܣܗ̈ܕܘܬܐ ܟܬܒ̈ܬܐ ܡܫܪܪܢܝܬܗ ܟܒܬܐ ܗܕܐ « Testimonia scripturaram confirmantia hoc argumentum. » Ms. pag. 5 et suiv.
  2. ܡܐܝܦ ܘܡܟܬܠ. Le premier mot manque dans les