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DÉCEMBRE 1834.

compléter l’admiration que le nom d’Abou’l-Faradje a inspirée aux orientalistes qui connaissent déjà ce grand homme comme historien[1].

L’ouvrage se compose de douze traités ou fondements, autour desquels vient se grouper une multitude de vérités et de faits secondaires. Maintenant quelle est la manière de procéder de l’auteur ?

La vérité existe ; quiconque nie son existence se retranche par le fait même dans le scepticisme universel, absolu, et se condamne à un éternel silence. Cette vérité, une et immense comme Dieu, dont elle n’est que la substance, se subdivise, sous le regard analytique de l’esprit humain, en une riche variété de vérités partielles et secondaires qui, rapprochées les unes des autres et liées par la raison, recomposent un tout harmonique que l’on appelle science. La science est l’arène où l’intelligence s’exerce, et c’est là où nous devons commencer par nous placer pour nous livrer à une spéculation quelconque. Aussi le premier fondement du livre traite-t-il de la science dans sa notion simple et générale ܡـܛـܠ ܢــܕܥــܬܐ ܦܫܝܛܐܝܬ. L’homme, en tant qu’être intelligent, doit se nourrir et se rassasier de cette science ; elle est la respiration de son âme, l’aliment quotidien de son intelligence : s’en abstenir, c’est renoncer à la vie spirituelle[2].

  1. Historia compendiosa dynast. ab ed. Pocock, Oxon. 1663. — Greg. Abulphar, Sive Bar-Hebræi chronicon syriæ, à Bruns et Kirsch. Leips. 1789.
  2. Man. pag. 4 et suiv.