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DÉCEMBRE 1834.

occupa plusieurs années cette place[1]. Il mourut à Maradje[2] en 1285.

Barsuma, son frère, qui succéda à sa dignité, et qui nous a donné des détails précieux sur sa vie, termine son éloge par ces mots : « Qui ne s’apitoierait sur le sort de l’illustre église des jacobites, en la voyant privée d’un homme aussi rare et d’un philosophe aussi admirable ? Qui mieux que lui pouvait vous éclairer sur une question théologique ou sur tout autre sujet profane, fût-il simple ou ardu ? Qui pourrait écrire une lettre avec le talent, la douceur et la grâce de cet homme que Dieu avait orné de toutes les connaissances imaginables ? Depuis l’âge de vingt ans jusqu’à son dernier soupir il ne cessa d’étudier ni d’écrire[3]. »

En effet Bar-Hebræus a écrit un nombre prodigieux d’ouvrages sur les sujets les plus variés. La théologie, la philosophie, l’histoire, la physique, la géologie, l’astronomie, la médecine et la grammaire lui ont fourni tour à tour la matière d’autant de traités spé-

  1. Quant à l’étymologie du mot maphrien, quelques-uns ont voulu la ramener au mot ܐܠܰܦܶ, instruire, d’où ܡܠܦܢܐ : maître, docteur ; mais Assémani, avec plusieurs autres, fait dériver avec raison ce nom de dignité ecclésiastique de l’Aphel, ܐܦܪܝ, d’où ܡܦܪܝܐ, id est fœcunaitatem tribuens, quasi pater patrum. Ce titre répond à celui de catholicos chez les Arméniens.
  2. C’est une ville de l’Aderbidjane, ܡܪܓܐ. Abou’lféda, Tabl. geogr. pag. 417. — Renaud. Litur. orient. tom. II, pag. 40.
  3. Assém. Bibl. orient. tom. II, pag. 67.