Page:Journal asiatique, série 2, tome 14.djvu/490

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
482
JOURNAL ASIATIQUE.

un ouvrage ; Assémani l’a déjà fait[1]. Nous nous contenterons de rappeler qu’Abou’l-Faradje naquit l’an 1226. Il était fils d’un médecin nommé Aron, d’origine juive, ce qui lui a fait donner le nom de Bar-Hebræus, ou fils de l’Hébreu. Sa patrie est Mélitène[2]. La position politique et topographique de cette ville fit qu’il apprit en même temps le syriaque, le grec et l’arabe. Il maniait avec la même facilité ces trois langues. Forcé de fuir devant les Tartares, qui envahissaient l’Arménie en 1243, il vint à Antioche, où il composa son Histoire des dynasties. Élevé au siége d’Alep en 1264, il devint peu de temps après maphrien, ou primat de l’église des jacobites, et il

    feuillets. À partir du feuillet 388 jusqu’à la fin, on reconnaît la main d’un nouveau copiste nomme Éliel. L’écriture est plus fine et moins élégante.

  1. Bibl. orient. tom. II, p. 360.
  2. Mélitène est une ville de Cappadoce qui fit ensuite partie de l’Arménie. Procop. Ædific. liv. III, chap. iv. — Strab. liv. XII, pag. 573. Elle est célèbre par la mort de saint Polyeucte, premier martyr de l’Arménie. Elle fut le berceau de saint Melèce, évêque d’Antioche au ive siècle, et de saint Euthyme, surnommé le Grand. La légion fulminante y tenait sa garnison. Voici ce qu’Abou’lfeda nous dit sur sa position, Tab. geog. man. 396 :

    و هر فر الجنون عن سبواس وبينهـا خو ثلاث مـراحل
    و هر فر الغرب عن كختا وڪرڪر وبينهما خو مر حلتين
    و هر شمالر زابطـرة مرحلة ڪبيرة

    « Posita est ad austrum Sebastes, tribus circiter mansionibus ab ea distans : ad occasum Cachtæ et Gargaræ, duabus ferè mansionibus ab iisdem dissita, et ad Aquilonem Zabatræ, à quâ longâ mansione distat. »