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État actuel de la littérature géorgienne,
par M. BROSSET.[1]


La haute chaîne des monts Caucase, s’abaissant vers le midi, forme d’immenses vallées, où la main de la nature a réuni avec profusion toutes les richesses dés eaux, de la terre et des bois. Par-tout, en effet, on aperçoit une végétation vigoureuse : les plaines sont couvertes de belles moissons de froment, de maïs et de millet ; les pentes des montagnes se déroulent sous de magnifiques forêts ; la vigne, production indigène, se marie au chêne vigoureux, a l’orme élancé, se suspend a leurs dômes comme une liane, et fournit pour la table des princes un vin comparable aux plus renommés de nos climats.

Sous le point de vue pittoresque, la Géorgie n’a rien à envier a aucun des pays de notre Europe ; et, s’il en faut croire les voyageurs, les sites admirables de l’Imérithi, les charmans plateaux de Thélaw et de Signac en Cakhhéthi, les perspectives qui se développent à l’œil étonné, des cimes du Caucase, ne le cèdent point aux panoramas enchanteurs de l’Helvétie.

Lorsque a tant d’avantages viennent se joindre la douceur de la température et la salubrité de l’air, on concevra sans peine que les enfans de Karthlos

  1. Lu à la séance générale de la Société asiatique, mardi 29 avril 1828.