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si, dans ces trois grandes branches de la famille européenne, trois expressions diverses se rencontrent pour le même objet, on est presque certain de les retrouver toutes les trois, et avec le même sens, dans la langue indienne.

Si de cette esquisse rapide de la partie mécanique du sanscrit nous passions à sa littérature, si nous essayions de soulever le voile qui couvre encore tant de monumens précieux, tant de traditions des premiers âges, tant d’œuvres poétiques, morales et religieuses, toutes importantes pour l’histoire du genre humain, et dont d’habiles philologues enrichissent chaque année nos archives, nous ne douterions pas d’entraîner vos suffrages en faveur d’une étude si riche en résultats. Mais nous bornant à la langue elle-même considérée isolément et dépouillée de toute sa gloire littéraire, nous pensons que sa propagation, nous dirions presque son admission dans les études classiques, accélérerait à un point extrême la connaissance des langues européennes. Cette étude, pour la généralité des élèves, ne devrait être qu’élémentaire ; mais le plus simple aperçu serait suffisant pour leur faire entrevoir de loin la chaîne immense qui unit toutes les langues, et pour leur donner le désir et leur faciliter les moyens d’en parcourir au moins quelques anneaux. En exerçant de bonne heure leur esprit de comparaison sur les rapports palpables de la langue indienne, qu’on pourrait très-bien peindre en lettres françaises, avec le grec et le latin, on les exciterait à s’appliquer d’eux-mêmes à l’allemand, l’an-