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mandes et même russes, destinées à spécifier les verbes de ces diverses langues. Les terminaisons employées en sanscrit pour former les classes nombreuses des substantifs et des adjectifs, offrent aussi une analogie frappante de sens et de son avec les terminaisons européennes.

La déclinaison n’est pas moins remarquable : composée de trois genres, de trois nombres et de huit cas qui déterminent toutes les espèces de rapports, elle offre encore dans ses inflexions le type exact et irrécusable des déclinaisons ou plutôt de l’unique déclinaison grecque et latine ; car il ne serait pas difficile de prouver qu’abstraction faite des voyelles épenthétiques, elles se réduisent primitivement à une seule.

Il en est de même de la conjugaison, qui, outre son inconcevable analogie avec le grec, offre encore des ressemblances frappantes avec le latin et l’allemand. Elle se compose de trois voix, consistant chacune en six modes et en six temps, et nous révèle, dans ses finales conservées intactes, le mécanisme primitif de toutes les conjugaisons européennes, les radicaux prenant pour terminaison les pronoms personnels qu’ils modifient, et dont la plupart des langues modernes n’offrent plus guère qu’une lettre mutilée. Du reste, les pronoms eux-mêmes, le verbe substantif, les particules, les noms de nombre, les principaux substantifs et adjectifs, tels que les noms de couleur, de qualité, d’agent, de parenté, d’animaux, sont exactement, et intrinsèquement les mêmes en sanscrit que dans les langues romane, tudesque et slave ; et