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Quand on publie le premier dictionnaire d’une langue peu connue, il est nécessaire d’y faire entrer les principales dénominations géographiques, ainsi que les noms que la nation qui parle cette langue donne aux autres peuples avec lesquels elle est en relation. Il est fâcheux que l’auteur du lexique tubétain imprimé à Serampore n’ait pas apporté plus de soin à cette partie de son travail : je veux tâcher de remédier en partie à ce défaut. Voici une liste des noms ethnographiques tubétains ; j’ai mis en parenthèse les explications souvent inexactes qu’on trouve dans le lexique : བོད་ Bhödh (Tibet or Bhotan), et བོད་ཡུལ་ Bhödh youl, sont les dénominations les plus ordinaires du Tubet.

Les habitans de ce pays donnent à plusieurs nations le nom de རྒྱ་ Ghia, c.-à-d., les grandes ou très-répandues ; employé seul, ce nom s’applique d’ordi­naire aux Chinois. Ceux des derniers qui, depuis le moyen âge, se sont dispersés dans differentes contrées de l’Asie centrale, et principalement dans la Petite-Boukharie et la Dzoungarie, sont appelés རྒྱ་ནག་ Ghia nagh, Chinois noirs, expression qui répond à celle de Kara Kilat des Mongols, par laquelle Ghia nagh est expliqué dans les vocabulaires originaux. Les Hindous, au contraire, sont nommés en tubétain རྒྱ་གར་ Ghia ghar, ou Ghia blancs ;