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de types tubétains. Ils ont donc été obligés de faire graver et de faire fondre ceux-ci. Il est fâcheux qu’ils aient pris pour modèles ceux de la Propagande de Rome, qu’ils ont imités en les diminuant. Les formes du caractère de Rome s’éloignent beaucoup des exemples de la belle calligraphie tubétaine, et des modèles que fournissent les livres imprimés dans le pays même. Un autre inconvénient est que ces types sont mal fondus, et, par conséquent, se cassent à l’impression, comme tous ceux de Sérampore.

Ces petits défauts seraient bien peu importans, si le dictionnaire était plus complet et mieux rédigé. On ne peut que donner des éloges à l’ordre dans lequel les mots sont classés, ordre beaucoup plus commode et plus facile pour les Européens qui veulent consulter ce lexique, que celui que les Tubétains suivent ordinairement dans les ouvrages de ce genre. Mais un défaut essentiel de ce livre, c’est le manque d’un grand nombre de mots nécessaires, qui n’est nullement compensé par une foule de phrases souvent peu utiles. Plusieurs mots essentiels ne se trouvent que dans ces phrases, tandis qu’on les cherche en vain à la place qu’ils devraient occuper. Les explications en anglais sont en partie trop vagues, inexactes et même fausses. Les noms relatifs à la religion et à la mythologie indienne et bouddhique sont ordinairement expliqués par des synonymes sanskrits ; on y trouve à chaque instant les noms de Chiva, Indra, Ouma, Vichnou, Krichna, Kartikia, &c., comme explications de phrases tubétaines qui pa-