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JOURNAL ASIATIQUE.

JANVIER-FÉVRIER 1915.


UNE DATE ASTRONOMIQUE

DANS

LES ÉPÎTRES DES IKHWAN AṢ ṢAFÂ,

PAR

M. CASANOVA.

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L’époque où furent rédigées les Épîtres des Ikhwân aṣ Ṣafâ est restée jusqu’ici indécise. Récemment, M. Louis Massignon[1] a attiré l’attention sur une façon de la déterminer en notant les citations de poètes. Mais cela a déjà été fait par M. Dieterici qui, ayant relevé le nom d’al Moutanabbî et ayant utilisé d’autre part les récits d’al Tauḥidî, a conclu à une date assez vraisemblable[2]. Je ne discuterai pas la question de savoir si l’édition que nous possédons est la plus ancienne forme des Épîtres ; je me contenterai de dire que divers indices semblent en ramener la composition bien avant le ive siècle de l’Hégire. Des philosophes juifs, comme le Gaon Sa‘adia, Avencebrol, etc., sont si manifestement inspirés des mêmes doctrines qu’on doit les supposer beaucoup plus anciennes[3]. Je me borne à

  1. Dans Der Islam (Strasbourg, 1918), IV, 324.
  2. Die Philosophie der Araber (Leipzig, 1876), I, 142 et suiv.
  3. Voir Guttmann, Die Religionsphilosophie des Saadia (Göttingen, 1882), p. 31.