La Mahā-māyūrī vidyā-ṛajm̃ est une des cinq grandes formules que le bouddhisme du Nord groupe sous l’appellation collective de Pañca-rakṣā « la Quintuple protection ». Sa popularité s’est maintenue intacte à travers les siècles ; elle n’a pas été traduite moins de quatre fois en chinois entre le ive et le viiie siècle de l’ère chrétienne ; elle a été traduite en tibétain ; on n’a jamais cessé de la copier dévotement au Népal ; les premières trouvailles en Asie centrale ont rendu deux fragments de l’original sanscrit. L’ouvrage pourtant ne doit son importance qu’à sa valeur magique ; sa valeur littéraire est nulle. Il consiste essentiellement dans une série de formules en abracadabra, groupées artificiellement autour d’un noyau ancien. Le paon passe dans l’Inde pour l’ennemi acharné du serpent ; la Mahāmāyūrī « la grande [formule] du paon » est donc par excellence une formule de protection contre les serpents. On lui donne pour parrain un paon merveilleux, un roi des paons, qui s’appelait Éclat-d’or (Suvarṇavabhasa), et vivait sur l’Himalaya,