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COMPTES RENDUS.

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Սարուխան. Հայկական խնդիրն եւ ազդային սահմանադ րութիւնը թիւրքիսցում (1860-1910). ա. հատոր. Թիֆլիս, 1912 ; in-8°, viii + ե + 480 pages + 105 pages. [Saroukhan. La question arménienne et la constitution nationale en Turquie (1860-1910). Tome I. (Tiflis, imprimerie à commande électrique « Epokha », Mouzêyski Perspective, n° 8) 1912.]

Si la nation arménienne écrit maintenant, en caractères de sang, une des pages les plus glorieuses de son histoire, il ne faut pas oublier que le spectacle auquel nous assistons est l’aboutissement normal des longs efforts qu’elle fait, depuis des siècles, pour s’affranchir de la tyrannie turque. Les jours que nous vivons sont un moment dans l’enchaînement des faits grandioses qui s’accomplissent maintenant, et ce sera l’œuvre de l’historien de demain de tracer le tableau véridique, autant que faire se pourra, de ces mois de luttes héroïques, précurseurs d’une ère nouvelle. On aurait pu croire, au lendemain de la révolution ottomane de 1908, que l’aurore attendue allait enfin se lever ; il n’en fut rien, et le régime sous lequel se débat, jusqu’à ce jour, dans les affres de l’agonie, ce qui fut le grand Empire ottoman, montre jusqu’à l’évidence que le gouvernement jeune-turc se montra le digne émule et successeur de l’autocratie hamidienne qu’il prétendait renverser pour la mieux remplacer.

Notre confrère, M. Arakel Saroukhan, a eu l’excellente idée de noter les moments historiques qui, depuis 1860, ont préparé le mouvement qui devait aboutir fatalement, tôt ou tard, aux événements dont nous sommes les témoins oculaires. Son livre est important ; il a sa place toute marquée dans les bibliothèques des diplomates, des historiens et des orientalistes qui suivent, avec un intérêt toujours croissant, le développement des idées et la suite des faits dans cette Asie antérieure qui nous intéresse et nous captive, à des titres, du reste, fort divers. L’ouvrage, si important soit-il, a l’inconvénient, pour la plupart des européens, d’être écrit en arménien, et cette langue n’étant pas encore très « véhiculaire » il nous a paru bon, en attendant qu’une traduction en soit donnée, de l’analyser d’une façon suffisamment détaillée, pour faire voir l’importance que l’on attache à cette publication.

M. Saroukhan a divisé son livre en deux parties, d’inégale longueur,