attendue par les Carmathes et il faut la distinguer, comme le font les deux auteurs précités, de la dix-huitième annoncée par Zoroastre. De Goeje ne paraît pas avoir vu nettement cette distinction, puisqu’il veut corriger le texte du Fihrist en lisant : « septième » : au lieu de huitième[1]. Or, cette septième (= dix-neuvième) tombait le 24 octobre 928 (6 Ramaḍân 316) — ce qui nous éloigne considérablement de l’époque de Zeïdân (265), telle qu’elle résulte du texte du Fihrist.
S’il faut, comme je crois l’avoir montré, lire dans le texte du Fihrist : الثامن عشر, il n’en reste pas moins une bizarrerie qui a frappé Loth, et à laquelle j’ai déjà fait allusion. Dans son mémoire intitulé : Al-Kindî als 'Astrolog[2], il remarque que le passage de la conjonction dans la triplicité ignée était un symbole approprié aux efforts des Perses pour reprendre le pouvoir sur les Arabes[3]. Il note en même temps le texte du Fihrist et propose de corriger : الثامن en : الثالث عشر. Mais il ne s’aperçoit pas que Zeïdân, signalé dans ce passage du Fihrist, vit à la fin du iiie siècle, c’est-à-dire entre la seizième et la dix-huitième conjonction.
Je propose, pour tout concilier, d’admettre qu’un premier mouvement a eu lieu lors de la treizième conjonction et qu’il a échoué ; qu’un second s’est produit lors de la dix-huitième et a réussi, et qu’une confusion s’est établie dans les récits des historiens entre l’un et l’autre. Enfin, un troisième, que le Fihrist a confondu, semble-t-il, avec le second, est reconnu par al Bîroûnî et ‘Abd al Ḳâhir comme spécial aux Carmathes et se rapporte à la dix-neuvième conjonction.
Cette confusion a été la cause d’une sorte de dédoublement des promoteurs du premier mouvement qui ont été identifiés