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148 JUILLET-SEPTEMBRE 1922.

théories nouvelles de Jan Peisker sur les anciens Slaves»), — enfin un travail riche de faits du savant commentateur des contes des fréres Grimm, M. Polivka, sur «le surnaturel dans les contes slovaques».

La Revue des Études slaves embrasse aussi le domaine baltique : le fascicule 1-2 du tome II offre un résumé de M. J. Endzelin sur la question des intonations lettonnes.

Une chronique bibliographique extrémement détaillée accompagne chaque fascicule. Cette chronique s’étend, pour l’indication des travaux essentiels, aux domaines voisins de la slavistique, tels que, celui de l’osmanli, du turc oriental, du grec moderne, etc. Il me paraît que la Revue des Études slaves doit avoir sa place marquée dans toute bibliothèque d’orientalisme.

Gabriel Ferrand.

Augustin Périer, Yaḥyâ ben ʽAdî, un philosophe arabe chrétien du xe siècle.

Thèse pour le doctorat ès lettres de l’Université de Paris. — Paris, J. Gabalda et P. Geuthner, 1920 ; 1 vol. in-12, 228 pages. — Petits traités apologétiques de Yaḥyâ ben ʽAdî, texte arabe édité pour la premiere fois et traduit en français. Thèse complementaire. — Paris, mémes éditeurs, 1920 ; 1 vol. in-12, 135 pages.

Yaḥyâ ben ʽAdî, né a Tekrit en 893, était jacobite ; il vécut à Bagdad, où il avait reçu les lecons d’ʽAbou-Bichr Mattâ et d’el-Fârâbî. C’était un copiste infatigable ; il avait copié deux fois le Tafsîr de Ṭabarî, ce qui n’est pas une mince besogne ; en un jour et une nuit, il arrivait à transcrire une centaine de pages, au témoignage de l’auteur du Fihrist (p. 264). Il paraît avoir été médecin, au témoiguage d’Ibn-Abi-Oçaïbiʽa, mais il exerca peu son art, semble-t-il, réservant ses forces pour écrire des trailés apologétiques en vue de défendre la croyance des Chrétiens contre les attaques des Musulmans. Il mourut à Bagdad le 13 août 974, à l’âge de quatre-vingt-un ans, et fut enterré dans l’église de Saint-Thomas, au quartier de Daqîq.

Tel fut l’homme dont M. l’abbé Augustin Périer a entrepris de faire revivre la figure et connaître les œuvres. De celles-ci, il ne nous reste guère que les trailés chrétiens d’apologie, tandis que ses traités philosophiques et ses traductions d’auteurs grecs ont presque tous disparu. C’est que les premiers ont été étudiés, recopiés et conservés par les moines jacobites dans les monastéres d’Égypte, tandis que les autres ont été compris dans le naufrage de la littérature arabe qui a accompagné les grandes destructions dont Bagdad a été victime. Plusieurs ont, d’ailleurs, déjà fait l’objet de publications, comme le Tehdhîb el-Akhlâq