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L’étude

des langues négro-africaines[1]
de 1822 à 1922,
par
M. Maurice Delafosse.

Il est permis de dire qu’au moment où s’est fondée la Société Asiatique, la connaissance des langues négro-africaines était à peu pres nulle. On cite un dictionnaire «francais-guinéen» de 1544, qui se trouve dans un manuscrit de la Bibliothèque nationale. De trés rares ouvrages avaient été publiés dans la seconde moitié du xviie siècle sur quelques parlers des côtes de Guinée, tels qu’une grammaire en latin de la langue du bas Congo par le Pére Brusciotto en 1659, un vocabulaire en allemand du dialecte fétou (Côte d’Or) par W. Müller en 1675, une grammaire en portugais de la langue d’Angola par le Père Pedro de Dias en 1697. Quelques autres travaux, datant de la méme période, étaient restés a l’état de manuscrits, tels qu'un vocabulaire en francais des langues ouolove, mandingue, peule, sérére, sarakollé, bagnoun et floupe, recueilli pour le compte de la Compagnie Royale du Sénégal

  1. Il n’est pas question ici des langues sémitiques parlées en Afrique ni des langues hamitiques (groupe libyco-berbère et groupe oriental ou kouchitique).