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YAKṢÁ.

à la description de la citadelle du brahman, telle qu’il la donne, et à voir avant tout, si elle comporte l’équivalence de cette citadelle à l’homme.

D’abord, c’est donc l’homme qui, dans ce cas, porte l’appellation de devā́nāṃ pū́ḥ. Le passage de la Chānd. Up. rappelé plus haut déclare précisément que l’espace renfermé dans le lotus qui est dans la demeure du brahman, c’est-à-dire l’espace renfermé dans le cœur qui est dans l’homme, contient le ciel et la terre, et toutes choses (VIII, 1, 3). Il suffit de ce souvenir pour justifier l’attribution à l’homme de la susdite appellation. Notons d’ailleurs qu’il y a dans l’Atharva Veda d’autres exemples d’objets nommés demeure des dieux : la maison de la nouvelle mariée, comme il semble, dans XIV, 1, 64[1] ; dans V, 28, les trois métaux qui forment l’amulette (10), et spécialement l’un d’eux, l’or : púraṃ devā́nāṃ amṛ́taṃ híraṇyam (11). C’est à dessein que je néglige, dans le cas présent, des témoignages aussi expressifs que ceux d’A. V., XI, 8, d’après lesquels les dieux sont entrés dans le puruṣa (13 et 29), les divinités y habitent comme les vaches dans l’étable (32), sont entrées dans le śarīra (30) : dans cet hymne, en effet, n’apparaît pas assez immédiatement la part de l’homme réel.

Les deux épithètes návadvāra, aṣṭā́cakra s’appliquent à l’homme en tant que corporel. Pour la première, pas de difficulté : les neuf portes sont les

  1. anāvyādhā́ṃ devapurā́ṃ prapádya
    śivā́ syonā́ patiloké ví rāja